My Own Private Idaho de Gus Van Sant (1991)

Publié le par happy rain

Une histoire d’amour romanesque au goût amer

 

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Une musique médiévale s’élève en plein cœur d’un Seattle des années 1990…Bob, un homme à l’allure d’un seigneur ruiné, veille sur une bande de jeunes marginaux qui se droguent et se prostituent pour survivre. Ce patchwork évoque Le Roméo et Juliette de Baz Luhrmann. Mais non, il s’agit là de My Own Private Idaho, réalisé par Gus Van Sant en 1991 et inspiré notamment de la pièce Henry IV de Shakespeare, dont on retrouve beaucoup de dialogues. Cela explique la facture, parfois baroque du film qui donne la douce illusion que la vie difficile de ces jeunes n’est que divertissement. Le cinéaste, use ici d’une grande liberté de style qui s’accorde avec la maladie de l’un de ces marginaux:  Mike, interprété par River Phoenix est narcoleptique. Son passé douloureux, qui fait de lui un orphelin, n’arrange en rien ses crises de sommeil. Des souvenirs surgissent ainsi à tout instant, à la simple vision de nuages. Mike en s’endormant n’importe quand, n’importe où, nous entraîne de Seattle jusqu’en Idaho, le pays de son enfance. Un onirisme poétique submerge la pellicule. Mike veut retrouver sa mère. Dans cette quête initiatique, il est accompagné de Scott, son meilleur ami, dont il est amoureux, joué par Keanu Reaves. Mais Scott, fils du maire, n’est pas homosexuel comme Mike et s’il mène la même vie dépravée que lui, c’est par esprit de rébellion envers son père. Et comble du malheur de Mike, Scott tombera amoureux d’une femme rencontrée en Italie. Un road movie à l’allure de tragédie pour Mike, voué à une solitude éternelle face à la destinée glorieuse de Scott…Les deux acteurs illuminent ce film à la fois tendre et cruel, par leur jeu intense.

Publié dans critique de film

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